Les constructions navales de la Landriais créées en 1850 par Louis Saubost prirent de l’importance à partir de 1880.
Cette année-là, le constructeur abandonne son affaire à son gendre François Lemarchand, capitaine au long cours, homme intelligent et entreprenant qui modernisa l’outillage et les méthodes de travail .
La grande pêche à Terre-Neuve crée alors une demande importante en matière de construction et de réparation de navires.
Saint-Malo dispose de cales de construction en quantité suffisante mais n’a rien en matière de réparation.
Lemarchand sait que l’ampleur de la marée lui permet d’amener devant son chantier un bateau de 4 mètres de tirant d’eau presqu’en haut de la grève Il décide d’y construire une cale sèche : 45 m de long, 10 m de large, 5 m de hauteur, fermée du côté du large par des portes similaires à celles d’une écluse.
Commencée en 1905, la cale fut mise en service dès 1907 et fonctionna durant une trentaine d’années.
A marée haute, les hommes du chantier faisaient entrer le navire qui, la mer baissante, venait reposer par sa quille sur la pile de tins, pendant qu’ils l’accoraient sur les parois de la cale.
Les portes étaient alors fermées et calfatées. Les hommes pouvaient alors travailler au sec sur le bateau.
Le « Pourquoi pas ? » du commandant Charcot est venu préparer ses campagnes d’exploration polaire au chantier Lemarchand, en particulier en 1936 où d’importants travaux de charpente ont été réalisé. Le bateau était appuyé sur la cale. Il devait disparaitre en septembre 36 à Rejkavick en Islande. Tout l’équipage dont un minihicois est porté disparu, un seul homme fût sauvé.
La restauration de l’ouvrage d’art
Créée en 1990, l’Association des Amis de la Baie de La Landriais s’est donnée pour tâche prioritaire la restauration de la cale sèche afin que soit préservé le souvenir d’un ouvrage dont il n’existe plus aucun autre exemplaire sur nos côtes et peut être au monde.
Les travaux de restauration ont débuté en 1996 et l’inauguration a eu lieu 12 années plus tard en 2008. Ces travaux ont été réalisés suivant les plans du Professeur Jean Le Bot, avec l’aide financière de la Fondation Langlois, de la direction Régionale des affaires Culturelles (DRAC), du Conseil Général d’Ille et Vilaine, de la Fondation du Patrimoine, du Mécénat privé et de tous les membres bénévoles de l’association.